Singularités, le jeu de rôle
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Les inspis pour Singularités : la série Fringe

Tandis que mon Ange lâche toute sa créativité graphique sur la mise ne page du kit de découverte, parlons inspirations ! Diffusée de 2008 à 2013, la série Fringe, créée par J.J Abrams, a pas mal marqué les fans de SF/fantastique qui y voyaient même un héritier à X-files. Mais c’est un peu plus compliqué que cela… et pas forcément aussi réussi. Mais je m’égare, entrons dans le vif du sujet.

Fringe est donc une série américaine d’aventures contemporaines en 5 saisons et 100 épisodes, crée par le trio J.J.Abrams (que je ne présente pas, hein), Alex Kurtzman (qui deviendra célèbre pour avoir entre autres scénarisé et produit les Star Trek de J.J Abrams, Star Trek Discovery, Star trek Picard et Star Trek Brave New World) et Roberto Orci, qui a entre autres lui aussi bossé sur des Star Trek, mais aussi sur les scénarios de Cowboys & Envahisseurs et Edge of Tomorrow). Elle met en scène une équipe spéciale crée par le FBI qui s’appelle… Fringe et qui est chapeauté par le département de la Sécurité Intérieure. On y suit principalement les aventures d’Olivia Dunham, agent spécial du FBI.

Bon, c’est quoi, Fringe, et pourquoi est-ce une inspiration pour Singularités. Fringe est le diminutif de l’expression américaine Fringe Science, c’est-à-dire, littéralement : les sciences marginales ; en français, on parle de protosciences, mais ça claque moins bien. Vous savez, ces expériences sur la télépathie, le contrôle mental, la fusion froide, la téléportation (ha heu, non, au moins, la quantique, elle marche), mais aussi les thèses historiques sur la nature mythique de Jésus, sur la Terre Creuse, sur le moteur perpétuel et j’en passe. Les théories marginales, quoi. Dans l’immense majorité des cas, ce sont de doux (ou pas) dingues fumant des idées farfelues que la science doit passer son temps à débunquer auprès des crédules ; mais dans une petite minorité de cas, ce sont de vrais chercheurs, dingues quand même, mais qui tentent de prouver par l’expérimentation et la recherche que leur idée est valide. Hint : ça rate le plus souvent ; mais saluons l’effort de chercher. La science a aussi besoin de gens qui ont des idées folles et qui se plantent ; d’une, ça confirme que ça ne marche pas, de deux, parfois, ça débouche sur un truc pas prévu du tout, mais qui fait avancer la science quand même.

Fringe, c’est donc l’histoire d’une agente du FBI, Olivia Dunham, qui doit faire équipe avec un savant fou (Walter Bishop, joué par l’effrayant John Noble, ce type, tu le vois à l’écran, tu frémis déjà quel que soit son rôle), et son touche à tout génial de fils, ce dernier étant un peu le seul à pouvoir correctement gérer son sénile de père, pour enquêter sur des phénomènes paranormaux touchant tous aux sciences marginales, que ce soit de la cryptozoologie, des armes impossibles, de la téléportation ou du passage à travers les murs, et je ne fais qu’effleurer les thèmes. Le tout est lié par un contexte commun : de par le monde, des gens ont lancé un projet nommé en général le « schéma », qui consiste à faire des expériences de fringe science à grande échelle, sans, bien sûr, prévenir les éventuelles victimes. L’équipe se concentre surtout sur ce qui se passe aux USA, pour comprendre qui joue à l’apprenti sorcier des sciences marginales sans scrupule, menant très vite à la révélation de complots menés par des multinationales et des groupes terroristes zarbis.

Sauf que si c’était si simple, ce ne serait pas amusant. Le sujet de fond de Fringe, ce sont les univers parallèles et c’est le cœur même de la série. Alors, mêlez intrigues entre réalités voisines, sciences marginales qui fonctionnent, risques de singularité technologique, effets secondaires imprévus, hiatus spatio-temporels et pouvoirs mentaux, le tout avec des personnages qui ont TOUS un tel degré de mystère et de bad karma dans leur passé que c’en est indécent, rajoutez-y une certaine propension à faire mourir les personnages secondaires, parfois salement, et vous avez un bordel sans nom !

 

 

Car, si la série est prodigieuse, c’est son souci : on a clairement l’impression qu’à certains moments, les scénaristes et créateurs ne savent plus du tout où ils vont, et rater un épisode, ou même aller faire pipi sans mettre en pause, c’est parfois l’assurance de ne plus rien capter à ce qui se passe. Je crois que j’ai compté qu’à partir de la 4ème saison, on a au moins trois intrigues majeurs qui se collisionnent frontalement… dans trois réalités différentes et conjointes. Préparez le dafalgan. Et, pour l’impression de plus savoir où aller, il fut révélé qu’en effet, à un moment, les créateurs de la série avaient été trop loin dans leur délire et s’étaient retrouvés piégés à leur propre jeu narratif, ce qui se ressent pas mal et exige de s’accrocher, à partir de la saison 4.

Mais… mais soyons clairs : vu que Debris a été annulé, tout comme la série Projet Blue Book (History Channel, sachez ma rancœur à ce sujet), qu’il n’y a plus de X-files depuis belle lurette et que vous l’avez sans doutes vue et revue, Fringe est une incroyable mine d’or en matière d’inspis pour des Twilight Zones et des complots de consortiums dans l’univers de Singularités. Les Fringe Sciences, au 23ème siècle, non seulement il y en a, mais en plus il y a tellement de sources de phénomènes marginaux et paranormaux à étudier, que ce ne sont pas les labos et savants fous à expérimenter en secret.

Le ton est avant tout de l’enquête, mais y’a pas mal d’action, beaucoup de suspens, et un jeu constant en terme de révélations et de retournements de situation qu’on a pas vu venir. La série a, qui plus est, un passionnant character design –même si je supporte pas Olivia Dunham – et un metaplot puissant et riche, qui questionne beaucoup le spectateur, au-delà de son thème général. Il y a pas mal d’approches philosophiques sur le concept de réalité et de perception de la réalité, mais aussi d’approches sémantiques et épistémologique de la science. Bref, y’a beaucoup, beaucoup de richesse, et, au moins jusqu’à la saison 4, ça se regarde qui plus est facilement. Après… ouais, binge-watchez les deux dernières saisons, sinon, vous allez avoir du mal à suivre.

Ha, oui, et pour finir de vous convaincre, Fringe a un peu lancé la mode des effets visuels chiadés et de la caméra très recherchée visuellement. Il y a des effets, des lumières et des plans parfois à tomber, ce qui accroit encore sa crédibilité pour le spectateur. Et, en plus de clins d’œil fréquents à son inspi principale, X-files,  la série fait aussi un petit clin d’œil pour les fortiches d’histoire de la science : gaffez bien tous les noms de famille principaux de la série ; ils n’ont pas été choisis pour rien !

 

 

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