Singularités, le jeu de rôle
Le monde en 2202Twilight Zone

Les Twilight Zones : l’Observateur

Attaquons la clarification d’un sujet délicat à manier, dans les concepts de Singularités, celui de l’Observateur d’une Twilight Zone. Pour qui est déjà totalement largué, je vous renvoie à l’article sur le sujet, qui vous expliquera tout le concept.

Le souci avec la notion d’Observateur, c’est de définir les limites de ce que cela représente, exactement ? L’Observateur, c’est le premier qui voit une Singularité à la micro-seconde où celle-ci devient une Twilight Zone et qui donc, en tant qu’observateur, va en quelque sorte lui donner vie. Ce doit être une conscience culturellement évoluée, capable de conceptualisation, doté d’une culture et d’un langage et l’observation peut être directe (la vue, l’expérience corporelle) ou indirecte (jumelles, caméra, appareil photo, écran de nano).

L’Observateur est donc celui qui initie la Twilight Zone. Celle-ci va personnifier ce que l’esprit de l’observateur s’attend à observer, en fonction du contexte, aussi bien géographique, que social, culturel ou même psychologique. La Singularité fixe la première idée qui traverse l’esprit de l’observateur, et désormais, ce qu’il pense comprendre, voir, ressentir, conclure, devient autant d’informations qui modèlent la Twilight Zone qu’il a initié.

Ok, mais ça ne répond pas à toutes les questions, donc, passons en revue l’essentiel :

1- Ca ressemble à quoi, une Singularité à la base ?

Très bonne question, puisqu’un observateur zéro (le premier à voir la Singularité) ne voit pas la Twilight Zone, puisque c’est lui qui l’initie. Juste avant, il doit bien voir quelque chose, non ? Alors, oui…. et non. Oui, car il y a bien quelque chose et, non, car la Singularité a une durée de vie de quelques microsecondes. Un battement de paupières, une idée qui flotte dans l’esprit, la Singularité a disparu comme si elle n’avait jamais existé et la Twilight Zone a commencé et c’est cette dernière qu’on observera désormais.

Cependant, oui, des témoins ont vu quelque chose, de manière toujours incertaine, comme on croit avoir aperçu une ombre le temps d’un clignement. Et tous décrivent la même chose : un « trou » dans la réalité. Un espace noir, plus noir que toutes les obscurités, qui apparait, là, soudainement, devant les yeux puis disparait comme si jamais rien ne s’était trouvé à cet endroit, avant que le chaos ne commence. Certains décrivent une ombre absolue et glacée, d’autres parleront de trou noir et certains même ont vus une sorte de flash qui faisait miroiter le réel comme de l’eau troublée. Mais le point commun, c’est que cela a duré moins d’un battement de cœur, juste assez pour croire qu’il y a eu quelque chose, le voir, mais ne jamais être sûr d’avoir réellement bien vu par la suite.

2- Dans quel état de conscience peut-on voir une Singularité ?

En gros, est-ce qu’un aveugle, un comateux, une victime sous Locked Syndrom, une personne sous puissants hallucinogènes, peuvent devenir Observateur ?

Et sur le sujet, le débat est très houleux entre experts cryptophysiciens, car il n’y a aucune réponse catégorique. Oui, des aveugles ont été des Observateurs zéro, alors que des individus sous LSD semblaient totalement exclus de la liste des Observateurs d’une Twilight Zone, alors qu’ils y étaient confrontés directement.

Mais il semble qu’une théorie puisse résoudre une partie de ces débats : il semblerait que certaines Singularités aient pu apparaitre DANS un individu, et pas simplement dans son environnement. Dès lors, l’individu concerné devient de facto l’Observateur Zéro à la seconde où a lieu le contact, sans avoir besoin de voir la Singularité. La prise de conscience se fait alors avec d’autres sens. Cela dit, clairement, ça exclue les gens dans un coma profond, à priori, puisqu’ils n’ont aucune conscience. On peut imaginer que cela n’exclue cependant pas les gens qui dorment, l’état de conscience modifié restant léger, l’esprit conservant une vigilance à son environnement.

Quant aux personnes sous hallucinogènes qui semblerait ne pas devenir Observateurs alors qu’ils devraient l’être, là, les cryptophysiciens sèchent grave, mais une hypothèse serait que l’activité cérébrale est tellement altérée qu’aucune image ou pensée fixée et stable ne permettrait d’affecter la Twilight Zone. En gros, ce serait tellement le bazar dans le cerveau d’un gars en plein trip de ce genre que rien ne pourrait en ressortir de concret. A priori, cela a l’air de fonctionner avec toutes drogues hallucinogènes, mais difficile de faire des expériences à ce sujet.

3- Qu’entend-on par Observateur indirect ?

Donc, si vous avez bien suivi, imaginons un gars sur la Lune, qui regarde à travers un écran une caméra sur Terre, et voit une Singularité. Il est dès lors l’observateur zéro et la Twilight Zone commence ! Et là, pour que les Schattenjägers trouvent l’observateur zéro pour arrêter la Twilight Zone, c’est un peu peine perdue.

Mais ça n’arrive pas. Ou en tout cas, ce n’est encore jamais arrivé. Le fait est que les Singularités sont d’une durée incroyablement faible, de l’ordre de quelques micro-secondes, en gros. Le temps que la transmission fasse le voyage Terre-Lune (une seconde, en gros), la Singularité a déjà disparue, et il ne se passera rien. C’est la même chose pour les transmissions à longue distance. Que ce soit en orbite à 10 000 km de haut ou à l’autre bout de la Terre, le temps de transmission de l’information à travers un réseau, qui lui, va moins vite que la vitesse de la lumière –oui, même en 2207, les transmissions, ça peut laguer- rend toute apparition d’un Observateur Zéro à perpette de la Twilight Zone improbable. Mais, ça n’est pas non plus si évident, car à quelques centaines de kilomètres, la durée de transmission peut très bien être suffisante. Les cas ont été très rares, mais ils existent bel et bien.

Bon, et si l’Observateur Zéro est à perpette de la Twilight Zone, ils font quoi, les Schattenjägers ? Hé bien, ce n’est pas non plus si dramatique que ça. L’Observateur lointain a initié la Twilight Zone, mais s’il ne regarde plus ce qui se passe, il ne l’influence plus. Comme une des procédures de base d’intervention sur une Twilight Zone consiste à évacuer tout le monde, couper toutes les transmissions et virer toutes les sources d’énergie, l’Observateur Zéro n’aura plus aucune influence sur la Twilight Zone, qui, coupée d’alimentation en énergie et en idée, va finir par disparaitre.

4- Et si l’Observateur n’est pas un homo sapiens ?

Alors, c’est compliqué. Et ça arrive, en plus. Étrangement, les corvidés et les psittacidés (les perroquets) semblent pratiquement immunisé contre le phénomène d’Observateur, sans qu’on sache trop pourquoi ; sans doutes est-ce en rapport avec le fonctionnement très très différent de leur cerveau comparé à celui des humains en général.  Par contre, pour les cétacés, les singes hominidés, les bioïdes et les Conscience Artificielles (que ce soit des IA ou des Avatars), ça marche bel et bien.

Le fait est que définir ce que sont les Twilight Zones qui peuvent naitre de tels esprits aux concepts culturels et mythes sans rapport réellement simple à décrire avec l’esprit humain est un peu compliqué. Mais sauf sur la nature des phénomènes engendrés, les Twilight Zone en question sont toujours des mêmes types généraux que celles que génèrent toute la Nouvelle Humanité.

Tout au plus, on pourra surtout noter que pour les cétacés et les hominidés, on tombe facilement dans les monstres, spectres et poltergeists, et que pour les Conscience Artificielles, ce sera plutôt des cas de glissements et de bulles. Par contre, pour qui a un peu de culture dans les mécaniques des Twilight Zones, oui, la nature culturelle ou mythique de ce genre de phénomènes se reconnait assez facilement, l’empreinte propre à chaque espèce étant marquée. Pour le reste, c’est le même genre de problèmes, et le même genre de résolution… avec des complications nouvelles, car une Twilight Zone sous l’eau ou dans un univers virtuel de SIRM (oui oui !), c’est un peu plus compliqué à gérer…

 

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