Les Exoplanètes
Au fait, vraiment désolée pour la faible cadence de production, mais on a vraiment été très occupées et on a pris beaucoup de retard coté JDR. mais voilà, ça se calme et donc ça repends lentement ici !
La Nouvelle Humanité a de sacrés moyens d’explorer et étudier les étoiles et d’y photographier les exoplanètes qui l’entourent. Le télescope GST3 (Giant Space Telescop de troisième génération), par exemple, fait partie des outils qui se chargent de cette véritable cartographie détaillée d’une bulle d’espace de pas loin de 250 AL autour de la Terre, et ce depuis le début du 22ème siècle.
Finalement, la Nouvelle Humanité a répertorié pas loin de 400 planètes à signature de vie et, dans sa bulle de cartographie de 250 AL, en a déjà photographié une bonne cinquantaine. Repérer une signature de vie à des distances si vastes, c’est détecter les signatures d’une atmosphère qui a été clairement modifié par l’apparition de la vie. Ça n’est pas une certitude absolue mais, en général, c’est très fiable. Ensuite, la seule vérification possible, c’est la photographie. Au 23ème siècle, ces images, même si fort ardues à obtenir, sont à haute résolution, malgré les distances et les luminosités. On parle d’images de centaines à quelques milliers de pixel de côté ; de quoi analyser aisément masses terrestres, océans, glaciers, chaines de montagnes et même, potentiellement, de vastes structures artificielles, comme des réseaux urbains. De quoi confirmer l’influence de la vie sur une exoplanète et se faire une bonne idée des conditions de vie de cette dernière.
Mais là s’arrête l’enthousiasme général ; même avec 50 exoplanètes, accueillant la vie, connues, cela ne veut pas du tout dire qu’elles sont habitables pour les besoins des êtres humains. Trop de gravité, trop de radiations, trop d’oxygène ou pas assez, trop chaudes ou trop froides, dans la loterie des planètes abritant la vie, celles pouvant supporter la vie humaine sont bien peu nombreuses, une petite douzaine connue. Et puis, il faut les atteindre et ce n’est pas des plus simples, comme nous en parlons au chapitre : Le Seuil et la propulsion par distorsion.
La Nouvelle Humanité a donc réussi à atteindre quatre exoplanètes aptes à supporter la vie humaine, plus ou moins bien. La plus connue d’entre elle est Koie (KOI-1971-b), qui se situe de l’autre côté du trou de ver du Seuil de Callisto, à 1000 années-lumière. Celle-ci va faire l’objet d’une description détaillée, vu qu’elle a non seulement une histoire, mais est aussi un cas à part : c’est la plus accueillante de toutes les exoplanètes explorées. Les trois autres, les plus proches de la Terre, ont été, quant à elles, atteintes et explorées aux cours des expéditions de la mission Baret, une exploration conjointe, cofinancée par l’UNE et plusieurs nations, de vaisseaux à distorsion avec des équipages habités.
Depuis dix ans, d’autres missions, publiques et privées, sont en cours, pour aller toujours plus loin et explorer les exoplanètes prometteuses. On ne cite donc ici que les plus connues, déjà explorées et catégorisées quant à leur statut de monde colonisable.
Koie (KOI-1971-b, 1000 AL, Seuil)
La seule planète connue qui puisse vraiment se comparer à la Terre (en fait, techniquement, elle est même plus propice à la vie), Koie est surtout une colonie militaire de StarForce, après trente ans de conquête face aux Hengeyokaï. La planète n’est toujours pas ouverte à la colonisation, mais cela ne saurait tarder, vu que tout le monde fait à ce sujet pression sur l’UNE. Nombre d’intérêts nationaux et privés y prennent déjà leurs marques. On parlera de Koie en détail plus tard.
Hadès (Tau Ceti-e, 12 AL, 4 ans de voyage)
Hadès est la cinquième planète détectée autour de l’étoile Tau Ceti, un soleil jaune assez comparable au notre. Et donc, Hadès abrite la vie et elle est habitable pour l’être humain ; mais cela s’arrête là. La planète, une super-Terre (1,6 G), a une rotation synchrone et présente donc toujours la même face à son soleil. Du coté éclairé, il fait une chaleur torride, du côté dans l’ombre, tout est gelé. Et entre les deux, il y a un anneau tempéré soumis à des vents permanents terriblement violents et un climat épouvantablement hostile. Son atmosphère serait respirable, mais trop chargée de poussières pour se passer de masque en extérieur. Il y quelques mers dans l’anneau tempéré, qui forment un réseau relié par des canaux naturels, où l’eau circule le long de l’équateur, sous l’influence de marée du soleil proche.
La faune et la flore d’Hadès sont complexes mais comparativement à la Terre très simples ; la majeure partie est plus ou moins végétale et aquatique. Coté végétation, ce sont des organismes en général de taille modeste, principalement des lichens, mousses, champignons et fougères adaptés à ces conditions épouvantables. La notion d’arbre est inexistante et la plus grande « plante » répertoriée est une colonie de champignon qui ne dépasse pas les deux mètres de haut. Coté faune, seulement des invertébrés similaires à des insectes et quelques mollusques, dont certains terrestres. À noter que les plus gros insectes, très rares et plutôt agressifs, même pour les herbivores, sont dotés d’organes semblables à des poumons.
Hadès est ouverte à l’exploitation, mais on ne peut pas dire que qui que ce soit s’y presse. D’ailleurs, elle ne compte aucun habitat au sol, seulement une petite station spatiale de relais. Il y a bien des projet d’exploitation minière mais il y a peu de monde à s’y intéresser, au vu des problèmes structurels que cela pose.
Luyten (Luyten-c, 12 AL, 4,5 ans de voyage)
L’étoile de Luyten est une naine rouge d’un quart de la masse du soleil, dont le système compte 7 planètes. Lyuten, donc (en fait Luyten c, 3ème planète détectée autour de l’astre) abrite elle aussi la vie, mais presqu’uniquement dans ses océans, d’ailleurs très peu profonds. La gravité y est assez élevée (1,2 G). L’atmosphère est un peu trop tenue, trop riche en oxygène pour être respirable, le CO2 pas suffisant pour avoir un climat confortable. Il y a peu de masses terrestres, avec de très faibles reliefs.
Bref, Luyten est aride, froide, désertique et on ne peut y vivre sans masque respiratoire et sans tenue adaptée. Sa vie aquatique est plutôt florissante et variée, les animaux aquatiques y sont particulièrement étonnants, avec comme particularité que, s’ils ont des cellules photosensibles, l’œil n’y a clairement pas encore été inventé. Sur les masses terrestres, quelques mousses, lichens algues et de rares plantes primitives et de petits animaux qui font penser à des blobs. Et c’est tout. À noter que Luyten comporte une vaste bande d’anneaux clairs et cristallins de poussières de glace qui ont fait le bonheur des spectateurs aux premières images.
Luyten est très riche en minerais rares et malgré ses conditions de vie, elle est plutôt facile à exploiter robotiquement. Il y a donc déjà quelques centres industriels en train de se construire, mais pas plus de quelques centaines de personnes à y résider, de manière temporaire. Personne n’imagine qu’elle sera réellement colonisée.
Virgo (Gliese 832-c, 16 AL, 5,5 ans de voyage)
Gliese est une étoile naine rouge, d’environ un quart de la masse du Soleil, doté de cinq planètes et de deux vastes anneaux d’astéroïdes. Virgo (Gliese C) est une planète est tout à fait similaire à la Terre, sauf qu’on y pèse un quart moins et, qu’avec un peu trop de CO2, la respiration est désagréable sans aide. Il y a de grands océans, autour d’un continent central de type Pangée très étendu, et des chapelets de vastes archipels.
Mais c’est la Terre après un impact de corps céleste, comparable à la météorite de Chicxulub qui a éradiqué les dinosaures, mais en pire. Virgo a vécu la même chose, il y a sans doute un millénaire ou deux, et sa surface n’abrite qu’une faune et une flore de rares survivants, avec un climat tempéré, mais fréquemment changeant et difficile. Des survivant d’ailleurs très fascinants et difficiles à classer, quelque part entre des sortes de super-insectes et des sauriens, dont nombre d’entre eux ont des méthodes de reproduction étonnantes et très variées ainsi que des plantes à fleur de toute taille, qui reprennent le dessus sur la destruction.
Plus étonnant encore, Virgo abrite des traces de civilisation. Elles sont si anciennes que les photos de la planète n’en donnaient aucun indice, mais les premières explorations ont détecté des matériaux typiquement artificiels qui ont permis de trouver des ruines d’habitats datés d’environ dix million d’années. Des traces qui soulignent sans aucun doute qu’on parle là d’une civilisation technologique qui était très avancée et très différente des civilisations de la Nouvelle Humanité. Ces découvertes auraient dû rester secrètes, mais le collectif The Sentiant en a décidé autrement en diffusant toutes les données sur la Trame à grande échelle. Depuis, tout le monde se passionne, en bien et en mal, pour Virgo et ses secrets.
Virgo est, avant même Koie, clairement le plus colonisable et fertile des mondes accessibles à l’humanité. C’est celui qui peut le plus aisément accueillir la vie terrestre, la vie humaine, sans adaptations compliqués et c’est la planète la plus propice avec Koie pour y produire des aliments. Mais Virgo, justement, n’est pas encore ouverte à la colonisation, pour préserver au maximum –et garder au secret- les ruines de la civilisation que cette planète a accueilli. Ce qui donne des débats très houleux auprès de l’UNE, sans oublier que le TEP a déjà annoncé qu’il autorisait unilatéralement les nations de son alliance de se lancer à la colonisation de la planète, ce qui ne saurait tarder et ne pourra pas se faire sans violents heurts avec l’UNE.