Les Schattenjägers, partie 1
Les Schattenjägers
Schattenjägers ; c’est de cette manière-là que nous appelons les personnages des joueurs dans le jeu de rôle Singularités. Traduit de l’allemand, cela veut dire : « chasseurs d’ombres » en référence à l’expression Twilight Zone », qui se traduirait de l’anglais comme : « zone crépusculaire ».
Et nous allons donc vous les présenter, ces enquêteurs de l’impossible, ces héros populaires des fictions et des médias de la Nouvelle Humanité après vous avoir parlé de la manière dont fonctionnent la justice, les lois et la police au 23ème siècle, et vous présenter, surtout, comment ils fonctionnent au sein des appareils de justice et de police.
1- Que sont les Schattenjägers ?
Un Schattenjäger, en tant que fonction, ça n’existe pas. Il n’y a aucuns véritables diplômes, pas de formations universitaires reconnues ; à la rigueur seulement des formations professionnelles réservées par des organismes fédéraux de police et de sécurité, ou de rares gros Consortiums pour ses agents.
Ce mot est une sorte de titre informel, devenu populaire, avant d’être un terme du langage commun. Il a été inventé dans l’État fédéré Helvétique (Europe) en Juillet 2201, au départ par une chaine de médias d’enquête, Schatten Netzwerk, suivant une équipe d’enquêteurs spécialisés et de scientifiques de l’UNADP de Monthey dans la Zone d’Exclusion de Genève, pendant la Tempête de Réalité.
Donc, le Schattenjäger, c’est finalement juste un nom, auquel s’accolent des tas d’idées reçus et d’images déformantes issues d’une part de la jeunesse du terme et des gens qu’il désigne, et d’autre part de la variété des contenus culturels créés sur les individus qu’on désigne par ce surnom, devenu un phénomène de la culture populaire mondiale, en à peine deux ans. On en fait des documentaires, des films, des séries, des jeux vidéo, on trouve des goodies avec des dizaines de mèmes et de logos sur le thème des Schattenjägers, et il y a deux ou trois équipes officielles qui sont aussi connues que des vedettes de la Trame.
Dans les faits, pour ce qui concerne les personnages des joueurs, et en fait les Schattenjägers en fonction, reconnus comme tels, il s’agit en effet d’enquêteurs, venants de tous les horizons, ayant tous une expérience de terrain avérée et remarquable dans les Twilight Zone. Ils en ont tous vécu une, de près, et s’en sont sortis. C’est principalement leur point commun, ce qui les rends déjà uniques : il y a pas mal de gens à être témoins de Twilight Zones, mais la plupart du temps, soit ils la subissent et la fuient, soit ils l’ont vu de loin. Les individus à avoir réussi à échapper aux risques et conséquences d’une Twilight Zone par leurs propres moyens sont rares.
Ceci dit, avoir réussi à se dépatouiller d’une Twilight Zone par ses propres moyens ne suffit pas, bien entendu, pour être une Schattenjäger. Ces gens-là courent après les Twilight Zones, pour les étudier, les comprendre et les endiguer, histoire d’éviter qu’elles ne fassent trop de ravage. Ce qui implique une compréhension du phénomène et une formation aux techniques qui peuvent être déployés, sans oublier des moyens légaux et matériels.
Et c’est là qu’on retrouve l’image du Schattenjäger en tant que rôle des personnages-joueurs de Singularités : c’est un enquêteur, venant de n’importe quel milieu socioculturel, à la formation professionnelle variée, mais formé aux enquêtes et aux interventions sur des phénomènes paranormaux et des incidents extraordinaires nécessitant des approches spécifiques, hors du cadre de l’enquête classique. Et devenir un enquêteur formé et doté des moyens suffisants pour intervenir face à une Twilight Zone, ça ne s’improvise pas vraiment, ce qui explique que la majorité des équipes de Schattenjägers sont des agents fédéraux de l’UNADP ou de l’ONG AEGIS. Ils viennent plus rarement d’agences fédérales locales et sont encore plus rarement des indépendants.
Du coup, est-ce que les Schattenjägers revendiquent leur « titre » ? Ben, oui, plutôt. Nombre d’entre eux sont interviewés par les médias, parfois suivis par des équipes vidéos de la Trame, il y a des quantités de produits culturels qui leur sont dédiés, et tout ça représente une certaine manne financière qui aide pas mal ces équipes quand il s’agit de gagner des sous pour financer leurs activités.
Bien entendu, l’UNADP n’encourage ses agents à entrer dans ce genre de système, mais c’est une agence de l’UNE, qui dépend de dotations de l’organisation internationale : un peu de pub pour attraper des subventions, même l’UNADP ne peut pas cracher dessus. Les agents de l’AEGIS ont beau être eux aussi très sérieux, ils font pareil, avec encore moins de scrupules. Quant aux indépendants, ces derniers, qui exploitent beaucoup cette manne, sont regardés avec une certaine méfiance dédaigneuse par les deux premiers, mais pas forcément si méprisante : enquêter sur une Twilight Zone, c’est risquer la mort et la folie, et ça ne plaisante pas ; c’est un tri très sélectif et efficace. Aussi, les équipes de Schattenjägers sont dans la grande majorité des cas des professionnels sérieux et qui font un vrai boulot, souvent avec des moyens bien moindres que les agents de l’UNADP et d’AEGIS. Et comme ils ne sont pas fous, si cela dépasse leurs moyens, ils sont les premiers à appeler ces agences et leur céder le terrain.
Et avant d’attaquer en détail les différents types d’équipe de Schattenjägers et leur fonctionnent dans le cadre de l’enquête, de la justice et de la police, on va finir sur un dernier point : il n’y a que très peu d’équipes de Schattenjägers, en 2202. Il n’y a pas encore de statistiques exactes –mais on peut être sûr que l’UNE va vite en obtenir, afin de légiférer sur le sujet – mais on n’en compte pas plus de 300. Il faut comprendre que même si des gens avaient une formation et une expérience dans les Twilight Zones, le problème n’était pas encore une urgence majeure avant la Tempête de Réalité de 2201. Oui, il y avait déjà pas mal de manifestations paranormales, y compris quelques-unes ravageuses ; il y avait déjà des gens pour les étudier et déjà quelques experts du sujet chargés d’enquêter dessus. Mais l’explosion du phénomène et la naissance des Schattenjägers, c’est vraiment très récent… et ça implique pas mal de choses, qu’on va développer dans ce chapitre.
(à suivre)