Les Twilight Zones
Le dossier n’est pas tout à fait complet, on réfléchit encore sur la manière d’aborder dans le détail les Twilight Zones et ce qu’on peut y trouver autant que comment on peut résoudre leurs énigmes et leurs dangers. Mais vous allez avoir un bon aperçu de ce que c’est !
Une Twilight Zone –ou zone de pénombre- est un événement ne pouvant être mesuré ou expliqué de manière satisfaisante par la raison, le sens commun ou la science. Apparitions d’objets ou d’individus, manifestations de force physique sans aucune source, télépathie et autres aptitudes surnaturelles, déplacements ou trous temporels et spatiaux, fantômes et créatures non-mortes ne sont qu’un faible échantillon des manifestations des Twilight Zones. En gros, une Twilight Zone est la manifestation d’un phénomène paranormal qui, par définition, échappe à la science.
1- L’origine
La première grande inconnue sur les Twilight Zones, c’est la date réelle de leur première apparition. Officiellement, la date retenue pour la première manifestation de grande ampleur est le 14 Mars 2100 avec l’incident de North-Mexico. Mais pour certain, la date plus juste devrait être celle de l’Impact, puisqu’il a causé les premières anomalies de réalité et crée la zone de singularité quantique nichée au cœur de l’Abime. Mais toutes ces tentatives de dater l’émergence du phénomène soulèvent surtout l’étendue de l’incompréhension qui l’entoure. Des recherches archéologiques ont démontré que des événements paranormaux attestés ont eu lieu bien avant le 21ème siècle, malgré un évident refus de la communauté scientifique de l’époque de leur accorder un crédit réel.
Les cryptophysiciens, comme se font appeler les chercheurs spécialistes des phénomènes de Twilight Zone, en sont venus à conclure, bien que leurs hypothèses ne soient finalement fondées que sur des données incomplètes et des recherches historiques fragmentaires, que la Terre a toujours connu des phénomènes de Twilight Zone, souvent en conjonction avec des épisodes de brutaux changement physiques, qu’ils soient climatiques ou géologiques. Les plus téméraires théorisent même que ces épisodes auraient très bien pu être d’origine humaine ou corrélés à de grands bouleversements socioculturels, comme des guerres.
Mais deux choses sont absolument sûr, qu’on reste septique ou non sur l’histoire des Twilight Zones ; il n’y a jamais eu de manifestations de grande ampleur avant 2100 et celles-ci se sont concentré en premier lieu dans et autour de l’Abime, dans la plupart des cas. L’hypothèse la plus sérieuse estime que, pour des causes qui restent totalement inconnues, l’Impact a créé les conditions physiques de déchirures multiples, qui connectent sporadiquement l’ensemble du multivers ; ces déchirures plus ou moins brèves pourraient alors survenir en fonctions de fluctuations d’énergie conséquentes- Mais jusque-là et malgré de multiples tentatives, personne n’a réussi à reproduire les conditions de ces déchirures hypothétiques. Ou, si quelqu’un a réussi, il ne s’en vante pas. Pour le moment, les Twilight Zones ne semblent pas plus suivre de logique avéré à leur apparition qu’elles n’en ont dans la nature du phénomène.
2- La nature
Les rares données exploitables sur les caractéristiques de l’Abime tendraient à donner raison aux physiciens sur deux points : ce qu’on enregistre quand il y a un phénomène de Twilight Zone est similaire à ce qu’on enregistre au fur à mesure qu’on approche de la singularité de l’Abime mais aussi semblable aux données qu’on peut capter quand certaines Hexens usent de leurs capacités. Ce qui a donné lieu à une autre théorie, qui a l’avantage de remplir des blancs dans l’étude du virus de l’Hexenkunst : celui-ci n’aurait pas simplement muté de manière improbable pour des causes naturelles, mais parce qu’il aurait été lui-même affecté par un phénomène de Twilight Zone. L’autre version de cette thèse, aux conséquences socioculturelles malheureusement dramatiques, est que les Hexens sont majoritairement responsables de ces manifestations, leur pouvoir, y compris à faible échelle et inconscient, créant des rémanences déchirant la trame du multivers.
Une hypothèse répandue bien que sans aucune base scientifique est que les Twilight Zones sont façonnées comme des personnification des terreurs et des croyances primitives de l’humanité. Il ne faut pas non plus oublier quelques thèses théologiques concernant le monde des Esprits, les Dieux Anciens ou encore l’Enfer. Même si peu de monde prête directement foi à ces croyances, la simple réalité de ces manifestations paranormales donne du crédit aux superstitions qui ont toujours accompagné les sociétés humaines. Les pratiquants religieux et les occultistes se sont emparés des Twilight Zones pour affirmer que puisque la science était impuissante à expliquer et endiguer le phénomène, eux le pouvaient en réhabilitant et modernisant les vieilles pratiques cultuelles et magiques.
Contre toute attente, il s’avère que ce sont dans les héritages modernes des plus anciennes pratiques magiques, qu’on constate les meilleurs résultats en terme de réaction et d’adaptation aux apparitions de Twilight Zones. Le plus grave problème de ce phénomène est la panique qu’il est capable de susciter par son caractère intrinsèquement inexplicable. Or, pour des individus et communautés pour qui l’explication, aussi dénuée de fondement soit-elle, est accessible et ancrée dans la tradition, il est plus facile de trouver comment opérer, gérer la crise et parfois même le problème lui-même ou, tout du moins, en éviter les conséquences désastreuses. Dans les équipes d’enquête sur les Twilight Zones, il n’est donc plus si rare ces dernières années d’avoir un spécialiste en occultisme, comme un chaman aborigène, un sorcier wiccan ou encore un prêtre shinto. Le travail de ces spécialistes étant alors principalement d’aborder le problème d’une manifestation de Twilight Zone d’un point de vue humain et social, plutôt que purement scientifique. Et souvent, mais cela reste informel, de proposer une solution originale qui sorte de la logique commune, face à quelque chose qui, bien souvent, n’en a pas non plus.
3- Les moyens d’action
On abordera plus en détail tous les types de Twilight Zone et leur catégorisation, un sujet qui est en 2202 loin d’être achevé. Il y a cependant quelque chose de très utile à comprendre pour estimer les risques de ces manifestations, c’est l’échelle de Naburu, du nom de son inventeur Aasun Naburu, cryptophysicien kenyan qui a été le premier à faire un relevé statistique détaillé et mesuré de toutes les formes de Twilight Zone. Cette échelle sert de norme aux moyens d’intervention nécessaire en cas de manifestation et se base sur les observations fiables que l’on peut relever en cas de Twilight Zone ainsi que les modifications locales de la gravimétrie, qui se mets parfois à fluctuer de manière plus ou moins intempestive dans une zone affectée.
- Echelle 1: zone affectée réduite à une dizaine de mètre carrés, intensité de la manifestation limitée à des apparitions ou de petites altérations de l’espace-temps. La durée peut être variable, mais n’excède pas une poignée de jours, l’impact sur l’environnement est faible à négligeable.
- Echelle 2: la zone affectée peut s’étendre à quelques dizaines de mètres carrés, mais se déplacer. L’intensité reste faible. La durée peut s’étendre sur plusieurs semaines, voir plus, avec des épisodes de disparition et réapparition de la manifestation. L’impact reste lui aussi faible, mais sa durée et sa fréquence de survenue peuvent créer des complications sociales difficiles à gérer.
- Echelle 3 : la zone de survenue des manifestations s’étend sur plusieurs centaines de mètres carrées et peut fluctuer. L’intensité des phénomènes peut devenir assez importante pour modifier de manière visible les lois de la physique locale, elle peut se concentrer sur un lieu, un être vivant ou un objet. La mesure gravimétrique confirme en général rapidement qu’il y a une manifestation de Twilight Zone. La durée est variable, mais se prolonge plus de 24 heures et jusqu’à plusieurs semaines. L’impact général sur l’environnement peut conduire à des situations de mise en danger et des dégâts matériels.
- Echelle 4 : l’aire d’effet ou de survenue des phénomènes peut s’étendre sur plusieurs kilomètres carrés, et l’intensité atteindre le stade où les lois de la physique sont sérieusement altérées. La Twilight Zone peut se concentrer sur plusieurs espaces physiques ou êtres vivants simultanément, et engendrer des dégâts sévères, consécutifs au phénomène. A ce stade, les mesures gravimétriques ne laissent aucun doute. L’impact est tel qu’il ne peut être ignoré et engendrera forcément des conséquences matérielles et humaines plus ou moins graves.
- Echelle 5 : pour résumer, la réalité devient folle et les lois de la physique les plus essentielles partent en vacance. A cette échelle, la zone de survenue, sa durée, son intensité et les dégâts potentiels sont hors-normes.
Il existe des solutions pour tenter d’endiguer une Twilight Zone et limiter les dommages potentiels, mais aucune n’est jamais ni certaine, ni efficace à coup sûr ; de ce point de vue, tout le monde le sait et il n’est pas rare qu’on préfère faire appel à des occultistes privés ou des exorcistes plutôt qu’aux forces de police. Si les premiers ne sont pas plus efficaces que les seconds, les forces de l’ordre ont très vite tendance à isoler et sécuriser les zones des manifestations de Twilight Zone, y compris au détriment d’une population civile qui n’est forcément pas très enthousiaste.
Dans le cas des échelles 1 et 2, la police locale, si elle a des gens compétents, ou encore le département UNADP régional, s’il y en a un, va aller enquêter pour trouver la source de la manifestation et l’isoler le temps qu’elle cesse ses activités. Cela peut prendre du temps et comporter des risques, et parfois tout s’arrête comme cela avait commencé, sans explication. A partir de l’échelle 3, impossible que l’événement passe inaperçu et ce sont forcément des équipes spécialisées qui seront dépêchés sur place pour enquête, avant de décider de sécuriser ou non le secteur pour trouver et isoler la menace. L’échelle 4 peut très vite dégénérer en catastrophe locale et va forcément susciter l’intervention de services de sécurité et de santé d’état, ce qui est systématiquement le cas à l’échelle 5 où la seule alternative est la mise en place d’un plan d’urgence avec une stratégie de confinement par tous les moyens disponibles… et la décision ou pas d’oblitérer la zone.
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