Singularités, le jeu de rôle
Criminalité, justice & loisCultures & civilisationLe monde en 2202

Criminalité, justice & lois, partie 4

Et voici la quatrième et dernière partir de ce gros chapitre consacré à tout ce qui tourne autour de la criminalité, des lois et de la justice du 23ème siècle pour Singularités ! Et là on cause surtout police, menottes, prison et tout ce qui concerne le système carcéral au 23ème siècle et à quoi cela ressemble.

Si vous avez raté les trois autres partie, elles sont ici :

https://futurimmediat.psychee.org/category/le-monde-en-2202/cultures-civilisation/criminalite-justice-lois/

Image : Code 8, film produit et réalisé par Jeff Chan

4- L’ordre public & le système pénal

La police, c’est aussi d’une part assurer l’ordre public et fournir une sécurité aux citoyens pour vaquer à leurs occupations en toute liberté et, d’autre part, garantir que les peines judiciaires soient bien effectuées par les condamnées et que cela serve à quelque chose dans l’intérêt public.

Une notion progressiste qui a cours en général partout et surtout dans les nations de l’UNE, plus ou moins modérée selon les mentalités et les cultures, c’est que pour maintenir l’ordre public, il vaut mieux prévenir que punir. Quant à la « punition », elle ne doit pas servir des souhaits de vengeance populaire ou individuelle ou des élans d’ostracisme des criminels, mais fournir des outils de réhabilitation ; en gros, des secondes chances.

Il est donc assez rare que les forces garantissant l’ordre public abandonnent vraiment un quartier ou un secteur. La police de proximité, par exemple, même dans les secteurs difficiles, est toujours présente, servant d’intermédiaire entre les responsables locaux, la petite délinquance et les forces de sécurité, histoire d’éviter les descentes de police par camions entiers de gardiens de la paix et copbots. Ça ne fonctionne ceci dit pas toujours et il y a, dans toutes les grandes villes, des zones à risques, les plus connues étant les ghettos hexens, suivis des Zones Blocks, ces quartiers d’intégration plus ou moins accueillants où on tente de reloger et aider à s’installer les réfugiés des Zones d’Exclusion. Et puis, ce qui est relativement facile dans les grandes villes l’est moins dans les zones rurales, et devient de plus en plus ardu plus on s’éloigne des centres urbains, plus les moyens manquent ou sont trop loin pour agir efficacement. Au fin du Montana, trouver un sheriff et ses deux assistants dans la journée est déjà une bonne nouvelle.

Mais entrons dans le vif du sujet.

La police communautaire

Donc, vous connaissez ce principe sons le nom de police de proximité ou encore des ilotiers. C’est un ensemble de policiers formés aux relations entre les citoyens et les missions de police, qui travaille en collaboration avec la population locale, en privilégiant la proactivité à la réactivité. Il s’agit d’être présent, d’être au service des citoyens, de patrouiller à pied, d’échanger avec les différentes couches socioculturelles locales et d’anticiper les problèmes plutôt que réagir une fois qu’ils sont arrivés.

En Californie, au Texas et dans l’UAO, cette fonction est confiée au bureau du shérif et aux chérifs adjoint, tandis qu’en Europe et en Union Africaine, c’est la mission de la gendarmerie, qu’on appelle les wakalapi chez ces derniers ; quant à la Chine, par exemple, c’est un département local spécialisé, qui se nomme Police des Communes. Ailleurs, ce seront soit des polices spécialisées, soit des unités de la police locale. Elle est cependant toujours confiée d’une part à des agents en relations direct avec les forces de police locale et nationale, d’autre part toujours à des gens du coin : un policier communautaire ne fait bien son boulot que s’il partage la culture locale. Il faut au moins qu’il soit de la même ville et, encore mieux, qu’il soit des mêmes quartiers ou tout du moins de la même origine socioculturelle.

Dans tous les cas, les policiers communautaires ont pour rôle de garder un lien social et une communication permanente entre les habitants des quartiers et la police. Ils font beaucoup de prévention, mais aussi de l’animation culturelle et sportive et des missions de patrouille et de présence, là encore de manière préventive, en favorisant une collaboration et en évitant d’apparaitre comme une menace policière. Ceci dit, cela reste des flics et ils font aussi des missions de police, de la contravention à la perquisition en passant par les arrestations quand il y a des flagrants délits.

Les policiers communautaires sont rarement armés d’armes létales, ils ont plutôt des tasers et des gongs, suffisants pour leurs missions. Et ils ne se déplacent plus à pied mais, en général, en vélos ou trottinettes électriques, parfois même en patins à roulettes ou encore à cheval et, plus rarement, en motos et voitures.

Assurer l’ordre public

Assurer l’ordre public est la mission et le travail quotidien des agents et officiers de police qui ne sont pas affectés à des bureaux d’enquête… et c’est la grande majorité du personnel des polices nationales ; ces derniers passent leur vie en patrouille, en réception, en intervention sur des accidents, des incidents divers, en escorte de civil dans un cadre judiciaire et, finalement, assez rarement sur des scènes de crimes menant à des enquêtes criminelles. Et, pour leur plus grand plaisir, pas trop souvent en paperasse. Les systèmes experts font cela très bien et, s’il faut malgré tout remplir un formulaire et témoigner pour l’usage de la moindre munition dans le cadre de son exercice, les IA aident à rendre ces procédés nettement plus rapides, un peu comme si chaque flic avait son secrétaire personnel parfaitement apte à remplir les dits papiers à la dictée de l’agent.

Mais il ne faut pas croire que cela ne concerne pas les agents fédéraux ou même l’UNADP : si la majeure partie du temps, ces derniers sont concernés par des enquêtes ou des missions de renseignements ou d’infiltration, entre autres, il leur arrive souvent d’être détaché pour des missions de protection et de soutien au maintien de l’ordre, particulièrement lors de déplacements de personnalités gouvernementales, mais aussi de célébrités sensibles, sans oublier les contrôles de lieux à risques pour des événements publiques.

Comme nous l’avons mentionné, en général, le but de la police est de prévenir avant d’être forcé d’intervenir, arrêter et envoyer devant un juge. Bien entendu, ça ne fonctionne pas toujours et, par exemple, c’est en général mal barré quand se lèvent des émeutes. Les manifestations houleuses sont assez rares : les relations entre syndicats et entreprises privilégient la négociation à la confrontation. Mais d’une part, il n’y a, et de loin, pas que des manifestations syndicales et, d’autre part, parfois, la négociation ne marche pas bien.

La règle générale est qu’une manifestation doit être déclarée aux bureaux locaux de la police, à l’échelle de la ville ou de la région ; elle peut être interdite sur décision motivée par un juge, mais aussi autorisée alors qu’elle avait été refusée sur une autre décision de justice. Et, en général, les organisateurs déclarés d’une manifestation sont considérés responsable de la discipline de celle-ci. Mais certaines manifestations peuvent être spontanées et d’autres s’organiser malgré un interdit. Là encore, même ce genre de manif va rarement se changer en émeute, mais cela peut arriver.

Le contrôle des émeutes est l’affaire des agents de police formés au contrôle des foules et au maintien de l’ordre. Ce sont des unités anti-émeutes qu’on nomme par exemple Peacekeepers en Californie et en UAO. Un agent de police anti-émeute est solidement équipé et blindé avec une armure d’intervention. Mais il limite ses armes offensives à des tasers et des gongs, des grenades vomitives et éventuellement des canons à eau en dernier recours.

On déploie rarement un grand nombre de policiers anti-émeutes. Déjà en petit nombre, équipés comme ils le sont, formés à désamorcer les tensions et à ne pas taper à tort et à travers, ils font efficacement le job et le casseur hargneux moyen a tôt fait de préférer déguerpir. Cependant, s’il faut une force de frappe anti-émeute solide, on déploie alors des copbots. C’est comme un policier anti-émeute, mais ça ne se fatigue jamais, c’est autrement plus blindé, ça ne panique ni n’hésite jamais, ça n’a pas mal, et ça n’est pas bien grave si l’un d’entre eux est abimé ou foutu, alors que c’est autrement plus dramatique en cas de blessure ou décès d’un agent.

Les copbots

Les copbots sont en usage dans à peu près toutes les forces de police, y compris l’UNADP et même, bien que nettement plus rarement, à cause des risques de piratage, neutralisation et prise de contrôle, quelques forces armées. Ce sont des drones humanoïdes blindés, capable de manier des armes et de porter des gilets pare-balle. Un copbot pèse environ 160 kg, pour une taille de deux mètres.

Les copbots sont pilotés par des systèmes experts internes assez simples de type T2 et guidés en intervention, en groupe, par des IA T4 ou T5 ou par des ordres oraux d’officiers référents. Individuellement, un copbot est impressionnant, particulièrement solide, mais ne ferait pas le poids face à quelques fusils et ce n’est pas son rôle. Mais en grappe d’une vingtaine, armés de boucliers anti-émeutes et se déplaçant comme une cohorte à peu près insensible à tout ce qu’on pourrait lui jeter dessus, ils peuvent briser n’importe quel assaut d’émeutiers. Et ces derniers peuvent courir, les copbots courent vite eux aussi, et ne se fatiguent jamais (enfin si, mais leurs piles leur assurent quelques heures d’autonomie).

Individuellement, un copbot n’est pas très malin ; il ne le devient que guidé à distance par une IA au moins T3. C’est pourquoi on ne les emploie par si souvent que cela en perquisition ou intervention de police, sauf si on sait qu’il faudra s’attendre à une forte réponse armée et qu’on préfère alors envoyer au casse-pipe des machines plutôt que des humains. Mais, guidés par une bonne IA T4 ou plus, deux ou trois copbots peuvent devenir particulièrement impressionnants comme unité d’assaut, par exemple en première ligne avec une équipe du SWAT. Bien entendu, on peut en croiser comme unités d’assaut dans des forces de sécurité privées de Consortium ; mais on s’en sert rarement comme gardes et vigiles, les dogbots et autres drones plus classiques sont moins couteux et plus performants pour ce genre de missions.

La privation de libertés

Oui, il y a plusieurs degrés, c’est-à-dire de manière de retirer ses libertés à un condamné.  Il y a bien entendu des libertés et droits qui sont inaliénable, on ne va pas revenir dessus, mais un condamné peut voir sa liberté de participer à la vie politique retirée, ainsi que son droit à postuler ou exercer certains emplois, et bien, entendu, voir aussi sa liberté de circulation et de mouvements restreinte, jusqu’à l’emprisonnement.

Mettre en prison n’est pas le choix par défaut, nous en avons déjà parlé. Une peine courante pour un délit qui mérite une privation de liberté, c’est l’assignation urbaine ou encore la limitation de circulation (le condamné ne peut quitter une ville, ou encore ne peut plus se rendre dans un certain quartier de la ville). Pour s’assurer du respect de cette condamnation, le condamné est équipé d’un traceur implanté ; ce dernier peut être retiré, c’est une opération chirurgicale assez simple mais, bien entendu, qui est illégale en dehors d’un acte judiciaire. Il y a pas mal de polémiques sur le fait d’implanter un système électronique dans un corps humain, mais qui n’ont jamais débouché sur une interdiction ; après tout, pas mal de gens se font améliorer par cybernétique et l’implant est parfaitement inoffensif, hormis sa fonction de pouvoir dire en permanence aux forces de police et à la justice où se trouve le condamné.

Souvent, ce qui remplace la prison, c’est l’assignation à domicile ou en centre ouvert ; c’est pareil que plus haut, implant y compris, mais le condamné ne peut sortir d’un périmètre restreint, soit autour de chez lui, soit autour du centre de réhabilitation qui l’accueille. Ce n’est pas une peine très amusante, surtout que le périmètre est toujours très limité, mais c’est tout de même plus facile à vivre qu’une peine de prison. Dans bien des cas, quand le condamné n’a aucuns antécédents de violence ou de mise en danger volontaire d’autrui, on choisira cette solution, ce qui fait qu’il y a beaucoup plus d’assignés à résidence que de détenus en prison, en général, au 23ème siècle, du genre, quatre ou cinq fois plus.

L’autre condamnation courante est l’inégibilité, et, ça, elle est assez fréquente, et peut durer plusieurs années, voire être à 35 ans pour des condamnations à des crimes ayant des rapports à la politique. Bon, ne pas pouvoir devenir un élu n’est pas forcément en apparence une catastrophe pour la plupart des gens, mais c’est un très bon moyen de calmer les ardeurs criminelles de toute personne qui veut faire une carrière politique.

L’interdiction d’exercer est un cas à part, peu commun, et concerne surtout les professions médicales, de justice, administratives ou encore scolaires et universitaires. L’interdiction peut durer de quelques années à 35 ans et ce n’est pas si courant de décider d’une telle condamnation. En gros, il faut avoir commis un très gros délit ou un crime, et le plus souvent, en récidive. On préfère avertir avant d’en arriver là.

Et enfin, on en arrive au stade prison, qui ne concerne qu’une toute petite frange des condamnés et, en général, un pourcentage très faible de la population nationale, de l’ordre de 40 pour 100 000 en moyenne dans l’UNE. Et là, même si les critères du 23ème siècle en matière d’incarcération établissent des standards autrement moins pénibles que l’emprisonnement au 21ème siècle, autant dire que ce n’est pas particulièrement drôle quand même. Il est assez rare que les gens prétendent que cela ne les angoisse pas d’y retourner après y avoir séjourné, surtout si c’était dans des établissement de haute sécurité.

La détention préventive

Alors, elle existe toujours, mais sauf exception qui ne peut être liée qu’au risque réel et grave que l’individu fait courir à la société, on ne met pas un inculpé en prison en attendant son procès. Il sera assigné à domicile ou en centre ouvert, voir et c’est le cas le plus courant, simplement assigné à sa ville de résidence et équipé d’un implant traceur.

Et, sauf exception, personne n’attend un an et plus son jugement. Le traitement rapide des affaires judiciaires est une nécessité constante, fortement aidée par la gestion administrative des IA et, encore une fois, une longue attente est une exception, signe habituel que l’instruction du procès a été particulièrement difficile. En général, un inculpé ne va pas attendre plus de trois à quatre mois et, pour les petits délits, c’est rarement plus d’une semaine.

Le système carcéral

Les prisons du 23ème siècle sont faites, en général, pour favoriser la réhabilitation des condamnés par la prise de conscience de la gravité de leurs actes. Alors, on précise « en général » parce que plus une nation est autoritaire, plus le système carcéral est punitif. Et même dans les nations les plus progressistes, les prisons de haute sécurité ne sont plus là pour réhabiliter les condamnés qui s’y trouvent, mais avant tout les empêcher de sortir.

Ceci dit, le travail de réhabilitation est important et a du sens, bien autrement que simplement éthique ou moral. Le but est d’éviter de transformer les prisons en centre de formation pour des criminels, au contraire. Dans un milieu et un cadre où on les aide à comprendre leur erreur, où on leur offre des soutiens psychologiques, où on leur offre des formations pédagogiques et professionnelles, on a toutes les chances de voir la plupart des pensionnaires ne jamais revenir.

Une prison du 23ème siècle est donc un lieu d’enfermement pas très accueillant et en général très bien sécurisé, mais au confort individuel et collectif correct. Plus de cellules minuscules, sales et surpeuplées, de douches collectives lugubres et de cours de promenade sinistre ; les cellules sont toujours pour deux, mais ont de la place et des cabines de toilette et de douche séparées, des terminaux et un accès (très limité bien sûr) à la Trame pour regarder la télévision ou encore s’informer et se documenter. Un incarcéré peut aller participer à des ateliers, a accès à des espaces détentes et même travailler un peu. Et, détail important, la prison ne retire (pas plus que le reste) le dividende universel à un condamné, ce qui fait que, même si sa situation n’a rien de drôle, il ne s’y rajoute pas une précarité supplémentaire.

Ceci dit, tout cela, c’est pour le taulard qui accepte de respecter les règles et tenter de se réhabiliter. Pour celui qui ne veut pas collaborer, ben, sa cellule dans laquelle il sera enfermée, parfois sans terminal ni écran ni Trame, le temps va être plus long, forcément. S’il est violent, l’isolement sera encore plus fort et, pour les individus les plus agressifs ou haineux, c’est direct un établissement de haute sécurité, connu pour sa surveillance constante, ses conditions de confort spartiate et son manque de relations humaines.

Mais, même pour les pires cas, à quelques exceptions près qui rentrent plutôt dans le domaine de la psychiatrie criminelle, il reste la solution de l’immersion thérapeutique en SIRM, une version assez semblable à celle employé dans certaines psychothérapies civiles, mais ici un peu plus poussée vu qu’on parle de gens assez abimés pour que rien d’autre ne puisse fonctionner.

Bref, l’emprisonnement au 23ème siècle, ça doit déboucher sur quelque chose de positif pour le détenu, ou au moins, on aura tout essayé pour y parvenir. Mais bien sûr, une fois sa peine finie, qui aura pu être raccourcie par un aménagement de peine, une mise à l’épreuve, une réduction pour bonne réhabilitation, on n’abandonne pas l’individu. Ou tout du moins, on essaye. Il reste un suivi des condamnés après libération, certains devront passer un long moment avec un implant-traceur, d’autre devront se présenter régulièrement à un agent de probation ou encore poursuivre des ateliers de thérapie etc…

Et puis, bien entendu, comme forcément, il y a toujours des gens pour tenter de filer, disparaitre ou s’évader, les services judiciaires nationaux, fédéraux et internationaux ont des équipes spécialisées dans la traque des détenus de ce genre. Aux UAO et en Californie, ce sont les services des Marshals, qui ont aussi en charge le transport et l’escorte des détenus, en Union Africaine, on les nomme les Masasi et pour l’UNADP, ce sont les sections spécialisées de traqueurs.

l’immersion thérapeutique en SIRM

En gros, c’est l’emploi des technologies d’univers virtuels de la Trame et des SIRM pour offrir une expérience complexe et contrôlée en immersion complète aux volontaires (on doit forcément être volontaire), pour parvenir à un travail d’analyse et de psychothérapie complet, dans le but d’assurer une réhabilitation. Ce n’est pas toujours une réussite parfaite et, d’ailleurs, les volontaires doivent passer tests et entretiens pour vérifier leurs progrès, surtout en cas de demande de libération anticipée, mais c’est plutôt efficace.

Ceci dit, encore une fois, il faut être volontaire : on n’impose jamais ce genre de choses à un détenu, car sa réaction à ce genre d’immersion crée en général plus de dégâts qu’elle ne peut régler de problèmes. Et, tout ex-taulard qu’il a vécu le dira : ce n’est pas vraiment une partie de plaisir et une telle expérience laisse tout de même des traumatismes, même s’ils sont alors plutôt gérables.

Les établissements de Ultra Haute Sécurité

Il n’y en a pas beaucoup, de ce genre de prisons. C’est là qu’on enferme les condamnés irrécupérables pour lesquels à peu près tout le reste des méthodes de réhabilitation ont échoué. Mais c’est aussi dans ces prisons qu’on incarcère certains criminels dangereux et au dossier chargé : les augmentés, les hexens, les bioïdes ou encore les cyborgs, c’est-à-dire les individus qui, par leurs capacités, sont des dangers sur pattes qui demandent des mesures de sécurité particulières.

La plus connue fut, pendant longtemps, celle de Kenyatta, sur Luna, de sinistre mémoire. Elle a depuis fermé, et la prison de ce genre la plus célèbre est Polaris, la prison gérée par le Tribunal d’Olympus, au nord de l’archipel du Svalbard. Toutes les prisons de ultra haute sécurité sont du même type : des bunkers sous-marin ou sur des iles polaires isolées – comme la prison de l’UAO sur Unalaska Island – avec des cellules individuelles et une majorité de robots en charge de la gestion des lieux ; le personnel humain y est particulièrement entrainé, mais entre autres à éviter toute promiscuité avec ce genre de prisonniers. Des analystes et spécialistes médicaux veillent sur les incarcérés, mais ces derniers passent la grande majorité de leur temps à l’isolement. Autant dire que passer quelques années dans ce genre d’endroit se rapproche assez de l’enfer, en tout cas de celui dont est capable le monde du 23ème siècle.

Un point à noter c’est que la Charte des Droits de l’Humain de l’UNE (et que respectent d’autres nations) considère que le corps d’un individu lui appartenant, il est impossible de retirer à un condamné ses augmentations sans son accord, de la même manière qu’on ne peut pas retirer son corps à un cyborg. Pour les bioïdes et les hexens condamnés dans ce genre de lieux, la question est encore plus aisément tranchée, puisqu’il n’est pas possible de leur retirer leurs capacités ; on peut à la rigueur les inhiber partiellement par des drogues et des traitements, mais c’est tout.

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