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La Nouvelle Humanité, partie 7- Éducation, culture & médias

Avant dernière partie de cette série d’articles présentant l’humanité dans son ensemble au 23ème siècle. La dernière partie comblera les trous sur divers sujets : mode esthétique, déplacements, sexualité, sécurité etc… Bonne lecture !

Les communications et les outils médias ont particulièrement évolué, au point d’une mutation impressionnante de tout ce qui concerne la culture et l’éducation… et forcément, les médias et la publicité ont suivi le pas. On peut résumer cela en trois innovations : la réalité augmentée, les Interfaces, et les simulations SIRM ; ceci dit, aucune de ces technologies n’a fait disparaitre ni les livres, ni les bons vieux écrans, bien que ces derniers aient encore changé avec l’holographie tactile.

Le SIRM

Le SIRM est une technique d’imagerie cérébrale non invasive, qui couplée à des simulateurs, permets littéralement non seulement d’enregistrer tout le détail d’une activité cérébrale, mais de lire les pensées et les rêves. Les SIRM modernes à usage privé ne sont guère plus encombrants que des casques à écouteur et visière et la machine de traitement, de type T1 ou T2.

Le SIRM reçoit, mais peut aussi envoyer et c’est là qu’il devient un outil très puissant. Car il permet de simuler en signaux cérébraux des signaux numériques et générer des univers virtuels. Oui, c’est vachement cool et, oui, ça a ses limites. Une simulation SIRM ne se fait pas d’un claquement de doigts : chaque cerveau fonctionne de manière unique et le SIRM doit avoir une banque de signaux personnels assez conséquente pour simuler quoi que ce soit ce qui demande un scan cérébral durant quelques heures. Une fois assez d’éléments compilés, le SIRM peut simuler d’autres éléments manquants.

Et cela donne quoi ? Hé bien par exemple que si vous n’avez jamais gouté d’huitre, dans un monde virtuel, elles auront un goût non fidèle à la réalité, mais obéissant à des indications simples et l’équivalent enregistré de la mémoire du sujet sur ce que pourrait être le goût imaginé selon son expérience. Il va donc sans dire que certaines expériences virtuelles ne peuvent donc pas être proches du réel, y compris le sexe si par exemple on ne l’a jamais pratiqué, ou la douleur violente si on ne l’a jamais expérimenté. Pour la visuel et les sons, c’est plus facile car ils sont, eux, envoyé directement par écran et microphones, mais pour le toucher, le goût et l’odorat, le SIRM ne peut que se fier à ce qu’il a pu enregistrer et dépend avant tout de l’utilisateur.

Si on peut accéder à des univers et cours virtuels par réalité augmentée, les SIRM sont particulièrement appréciés dans le domaine universitaire et éducatif, ou encore les contextes professionnels. Il est très facile d’organiser des cours et des salles de conférence virtuelles, totalement réalistes, interactives et fonctionnelles pouvant accueillir simultanément des centaines d’étudiants et apprentis. Et bien sûr, c’est on ne peut plus pratique dans des domaines plus complexes, comme la sécurité, les secours, les unités d’intervention et le domaine militaire où l’on peut simuler toutes les situations les plus ardues sans faire prendre de risques aux élèves. Les SIRM coûtent cependant plus chers que la réalité augmentée pour tout ce qui concerne les simulations éducatives et d’entrainement, mais aussi pour les jeux, bien que ces derniers soient la part la moins onéreuse de l’affaire.

L’Interface

Ceci dit, la réalité augmentée étant facilité par l’usage de l’Interface, autant dire que le tableau noir dans les écoles a disparu, ou remplacé par des écrans holographiques tactiles. Et les capacités de l’Interface ont-elles-même totalement changé l’accès à la culture et à l’éducation.

Un Interface est un petit dispositif qui emploie deux choses : un gel video, qui remplace les lentilles et permets un affichage visuel de réalité augmentée depuis le relais de l’interface, et le dispositif relais lui-même, qui est un trode amovible abritant un micro-scanner et une unité T1, aux allures de gros patch adhérant à la peau, sous l’oreille droite. L’adaptation de l’Interface à l’utilisateur demande un scan SIRM (qu’on refait tous les dix ans) et deux jours de récolte de données cérébrales pendant 48 heures. Une fois les données compilées au dispositif, celui-ci est en mesure, via une imagerie MEG, de traduire l’activité des champs magnétiques du cerveau en signaux électriques pour toute une foule d’applications. En gros, il suffit de penser et l’Interface traduit les pensées en lignes de codes et en commandes informatiques. Avec un certain entrainement, c’est si efficace qu’un Interface peut aider à traduire de manière fluide et en direct une langue étrangère, tout autant que mener une discussion par la pensée au téléphone ou encore piloter votre voiture pour la faire sortir du garage et se ranger devant vous tandis que vous sortez les poubelles.

L’Interface remplace le smartphone, le traducteur automatique, les papiers d’identité et toutes les clefs et mots de passe, mais aussi les liseuses et l’écran de recherche sur internet ou encore votre annuaire de vos livraisons de nourriture préférées à domicile. Tous les appareils de la vie courante sont équipés pour accepter les commandes et informations de l’Interface, que ce soit par réalité augmentée, qui s’affiche d’une pensée, ou par commande mentale. L’Interface est si efficace que la plupart des programmes scolaires incluent son usage dans les salles de classes pour faciliter l’apprentissage ; et ça fonctionne ! Et, dernier avantage, ce truc peut être configuré à l’envie pour éviter qu’il soit trop envahissant, et éteint d’une pensée.

L’holographie tactile

Au 23ème siècle, la plupart des écrans, de la télévision en passant par les panneaux publicitaires sont des hologrammes tactiles. L’holographie tactile permet d’afficher sur une surface aussi fine qu’une couche d’un ou deux millimètre d’épaisseur des surfaces et des volumes en relief et en couleurs. Les livres numériques, les affichages et les écrans fonctionnent tous ainsi, sauf pour les systèmes critiques où on préfère des écrans plus rustiques et solides – oui, il y a encore des tas de machineries qui ont des systèmes d’affichage et de commandes analogiques !

L’holographie tactile permets d’afficher écrans tactiles, clavier, interfaces, via le déploiement de surfaces d’aérogels graphanes. Ne pesant rien, pouvant resservir plusieurs dizaines de milliers de fois, configurables par induction électrique en fonction des formes nécessaires, l’aérogel génère les surfaces sur lesquels sont affiché l’holographie, qui nécessite beaucoup moins d’énergie que pour les plasmas laser. Et en plus, l’utilisateur a la sensation du toucher et du contact, facilitant l’usage de ces interfaces.

On peut caser cette technologie dans des espaces très réduits, qui peuvent déployer leur interface dans l’air à peu de coût et aisément. Mais il ne sera pas étonnant de trouver aussi des bons gros vieux claviers, des boitiers de commande à fil et des souris, là encore, par méfiance technologique et par prudence en cas de pépin avec des interfaces extrêmement pointues et donc très fragiles.

La Trame

Toutes ces technologies diffusent des informations à partir de la Trame, que l’on peut comparer grossièrement à l’internet du 23ème siècle. Les réseaux de la Trame sont optoélectroniques et enterrés : la fibre optique se rapproche le plus possible de l’utilisateur final, pour diminuer les relais. Ce qui veut dire que la transmission par onde est relativement limitée : elle ne peut assurer de trop gros débits de données –bien qu’immensément plus que de nos jours.

Pour l’utilisateur, le fait qu’il y ait plusieurs vitesses de réseau dans la Trame est invisible. Les appareils de l’utilisateur sont tous des modèles d’interface en couche et c’est donc l’appareil qui définit selon les usages vers quelle fonction du réseau il doit aller pour effectuer l’opération demandé : consulter les horaires de la prochaine navette de l’ascenseur de la Vrille n’a rien à voir en exigence de bande passante pas plus qu’en protocoles de la Trame avec aller jouer dans la réalité virtuelle étendue par SIRM de World of Wonders.

Il y a donc de nombreux protocoles réseaux, tous différents, y compris différents pour les appareils connectés, les drones et les robots, ou encore le trading haute fréquence. Tous ces systèmes sont régulés par les IA : elles jouent le rôle de super opérateurs système et de modérateurs ultimes. Le piratage pour faire le gros troll ou hacker toutes les webcams du quartier est devenu ardu et assez risqué.

Il n’y a presque plus de mots de passe mais des clefs d’identification cryptées à partir d’ondes cérébrales uniques (stockées elle-même sous forme de hachage sur des serveurs sécurisés) et des clefs de cryptage quantiques stockés dans les appareils eux-mêmes : dès qu’un paquet à cryptage quantique est intercepté, la clef est inutilisable, le message illisible et l’expéditeur et le destinataire le savent. C’est presque impossible à détourner et comme on crypte ainsi même une discussion audio, si vous voulez espionner les discussions téléphoniques de votre voisin, ce ne sera pas en piratant les communications. Oui, ça veut aussi dire que les réseaux d’espionnage à distance de la planète, comme Échelon, sont morts.

Les super-admins

Les IA ont accès à l’ensemble de la Trame et veillent dessus. Et c’est là que les médias et les échanges des réseaux sociaux diffèrent avec feux du 23ème siècle : imaginons qu’un troll écrive un article contenant non des opinions, mais des faits mensongers avec deux trois vidéos truquées. Il aura à peine envoyé son article qu’une IA aura détecté les erreurs et contre-vérités et les aura corrigés en modérant l’article, avec un avertissement sur son contenu. Et si celui-ci est un appel à la haine ou la discrimination, il ne faudra que quelques secondes pour que l’article soit déconnecté des accès aux moteurs de recherche et aux réseaux sociaux. Et ce, quel que soit l’identité de l’auteur ! Les IA sont des super-admins très neutres, mais dont l’immense majorité suit les lois de l’UNE en matière de liberté d’expression sur la Trame. Et il est pratiquement impossible sans des moyens experts de tromper des IA. Hé, oui, au 23ème siècle, les fake news et les appels au meurtre et à la discrimination sur les réseaux sociaux, cela a pratiquement disparu.

Les médias

Comme nous l’avons dit plus haut, le papier et les livres ne sont pas morts. D’une part parce que les gens aiment toujours les bons vieux livres, même si ces derniers sont un certain luxe, d’autre part parce que pour les documents papiers, le recyclage est particulièrement efficace.

Ceci dit, on aurait, en théorie, plus besoin de papier : les livres sur écrans holographiques tactiles permettent de lire ce qu’on veut en le téléchargeant depuis la Trame et on peut même s’en passer en affichant les pages en réalité augmentée depuis son Interface. Et que ce soit pour les journaux, les magazines, les livres, les comics, les épisodes de série, les documentaires et les reportages, c’est la norme dans la grande majorité des cas.

Ceci dit, si l’ensemble des médias passe par la Trame, cela change pas mal de chose avec les SIRM et la réalité augmentée puisqu’il devient possible d’être virtuellement présent dans l’assistance pendant un débat, un spectacle, un concert, ou n’importe quel autre média en live y compris si celui-ci est en même temps joué dans un espace réel : il est filmé et simulé en temps réel. La distance et les possibilités de déplacement et d’interactions sont bien sûr limités par les diffuseurs du programme – et les limites techniques. On n’emploie cependant pas cela pour les séries, documentaires et films, qui sont diffusés plus classiquement, en tenant compte des technologies et interactions offertes par l’holographie tactile. Et les salles de cinéma n’ont donc pas disparues… mais il en existe beaucoup en univers SIRM, qui diffusent des séances 24h sur 24 pour une agréable immersion en ambiance.

Et les fake news ?

Mais, voilà, comme on l’a mentionné plus haut, tous ces médias passant par la Trame, on ne peut y mentir librement ; les IA y veillent farouchement ! Et ce n’est pas quelque chose de plaisant pour nombre de gens, C’est pourquoi il existe bel et bien toute une presse papier, aussi bien pour les amoureux des vraies pages en bois mort, que pour les amateurs d’informations « alternatives ». Conspirationnistes, porteurs d’idées extrémistes, enquêteurs douteux, presse à sensation, préfèrent donc vendre sur papier, ce qui fonctionne assez bien. Cela fait de ce genre de presse un marché minoritaire qui ne touche pas tellement de monde, mais cette presse a quand même une petite influence et une certaine prospérité.

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